CHAPITRE VIII

         Fidelma et Cass emboîtèrent le pas à sœur Necht qui les menait aux appartements de l’abbé. A un moment donné, la jeune novice s’aperçut de la présence de Cass et elle s’arrêta, l’air embarrassé.

— Qu’avez-vous ? lui demanda Fidelma.

— Vous seule êtes attendue, expliqua-t-elle en jetant un regard en biais à Cass.

— Très bien, soupira Fidelma. Cass, nous nous retrouverons à l’hôtellerie.

Déçu, le grand guerrier fit la grimace et s’éloigna à regret tandis que les deux femmes poursuivaient leur chemin. La sœur aux larges épaules, très agitée, avançait à grandes enjambées, prenait de l’avance puis s’arrêtait, attendait que Fidelma la rejoigne et repartait comme une flèche. Fidelma refusait qu’on la bouscule et l’idée d’arriver hors d’haleine devant l’abbé et le chef des Corco Loídge lui déplaisait fortement.

— Merci, Necht, dit-elle enfin, irritée par la surexcitation de sa compagne. D’ici, je sais comment rejoindre les appartements de l’abbé, vous pouvez disposer.

La jeune fille s’arrêta, prête à protester avec véhémence, mais, devant les sourcils froncés de la sœur, elle baissa la tête en signe de soumission et quitta Fidelma, qui traversa une cour avant de pénétrer dans un édifice